Les fauconniers pratiquent la chasse récréative au petit gibier ou aux oiseaux migrateurs. Contrairement à ce qui est souvent véhiculé, il n’existe pas au Québec de “cours” pour devenir fauconnier. Pour demander un permis spécifique à la garde d’oiseaux de proie au Ministère des forêts, de la faune et des parcs (MFFP), il faut être parrainé (de façon bénévole) par un fauconnier d’expérience durant une période minimale d’un (1) an.

Si vous êtes passionné par les oiseaux de proie, mais que la chasse ne vous intéresse pas, vous devez savoir que les rapaces ne font pas de bons « animaux de compagnie » car ils ne démontrent et ne demandent pas d’affection, et qu’ils requièrent d’être volés librement et de chasser sur une base régulière pour répondre à leurs instincts. Il existe au Québec plusieurs organismes qui offrent la chance d’observer de près des oiseaux de proie, d’assister à des spectacles ou de participer à des séances de familiarisation avec les ceux-ci. Parmi ceux-ci l’UQROP est la plus connue :


Si toutefois l’idée de chasser avec un oiseau de proie vous intéresse vraiment, l’AQFA recommande à tout aspirant fauconnier de suivre les étapes suivantes :


1. Participer à notre atelier d’initiation


L’AQFA propose annuellement un atelier d’initiation dans le but de faire découvrir la fauconnerie au grand public. L’atelier est offert au printemps et est l’occasion idéale d’en apprendre davantage sur la chasse au vol, notamment sur son Histoire, sur la réglementation québécoise, sur les espèces d’oiseaux de proie utilisées selon le gibier chassé, sur l’équipement spécifique et les installations de garde, sur l’alimentation et les soins aux oiseaux, ainsi que sur les notions de base de l’affaîtage (entraînement).

L’atelier étant donné par des fauconniers de l’association, vous aurez la chance de discuter avec eux de la chasse au vol et de tout ce qu’elle implique. C’est la meilleure façon de savoir si la fauconnerie vous intéresse suffisamment pour éventuellement entreprendre les démarches pour devenir fauconnier.


2. Adhérer à l’AQFA


Si l’atelier a confirmé votre intérêt pour la fauconnerie, la prochaine étape est de devenir membre de l’AQFA. Vous bénéficierez du soutien de l’association et des autres membres, et aurez accès à des ressources pour vous aider dans votre cheminement.

Bien qu’il soit recommandé d’avoir participé à l’atelier d’initiation avant de devenir membre, ce n’est pas obligatoire et il est possible de déposer une demande d’adhésion à tout moment de l’année.


3. Prendre une pause et réfléchir!


Il est facile de s’émerveiller devant un oiseau de proie entraîné ; cependant peu de gens réalisent les exigences et les sacrifices qu’implique le fait d’être fauconnier. Bien plus qu’un simple passe-temps, la fauconnerie est souvent considérée comme un véritable mode de vie par ceux qui la pratique! La fauconnerie demande effectivement un énorme engagement en termes de temps, d’argent et d’effort.

L’affaitage, l’entraînement et la chasse à l’aide d’un oiseau de proie demandent énormément de temps de la part du fauconnier. L’oiseau de proie requière un minimum de temps chaque jour, 365 jours par année et doit être volé plusieurs fois par semaine durant la saison de chasse pour maintenir sa condition physique. Il faut également considérer le temps passé à chercher des sites de chasse adéquats et à obtenir la permission des propriétaires d’y chasser. Et si vous partez en voyage, avez-vous quelqu’un qui pourra venir nourrir votre oiseau?

Le fauconnier doit être en mesure de procurer les installations, les équipements, la nourriture et les soins adéquats à son oiseau. Il doit considérer les coûts de construction d’une volière, l’achat du matériel de base et d’un système de télémétrie, le coût des permis, le prix d’achat ou de capture d’un oiseau de proie, l’achat de nourriture fraîche adéquate, les frais vétérinaires en cas d’accident ou de maladie, les frais de transport pour se rendre sur les territoires de chasse…


4. Trouver un mentor


Afin d’éventuellement obtenir le permis spécifique à la garde d’oiseaux de proie, l’aspirant fauconnier doit trouver un mentor qui acceptera de l’aider dans ses apprentissages pour développer ses compétences en fauconnerie. Le mentorat doit se faire de façon volontaire et bénévole, sans intérêt pécuniaire de la part du mentor. L’AQFA considère que le mentorat est la meilleure façon d’apprendre la fauconnerie et agit à titre d’intermédiaire pour faciliter les contacts entre ses membres, qu’ils soient aspirants-fauconniers ou mentors.


5. Se préparer à acquérir un oiseau


La construction de la volière et l’acquisition de l’équipement doivent se faire bien avant l’arrivée de l’oiseau. Une bonne préparation vous facilitera les choses une fois l’affaitage commencé et vous permettra de partir du bon pied. La construction des infrastructures de garde doit être faite sous la supervision du mentor et dans le respect de la réglementation en vigueur et du guide de bonnes pratiques de l’AQFA.

Il est important de s’assurer que votre municipalité autorise la garde d’un oiseau de proie sur son territoire. Consultez les règlements liés aux animaux de votre ville, et contactez la Ville si vous avez un doute. Dans le cas où une Ville interdit la garde d’oiseaux de proie, l’AQFA peut appuyer ses membres dans leurs démarches pour faire accepter leur projet.


6. Obtenir les permis requis


Lorsque le mentor jugera que son apprenti est prêt à avoir son propre oiseau, celui-ci pourra envoyer une demande de permis spécifique à la garde d’oiseaux de proie à son bureau régional de la gestion de la faune du MFFP. Si l’apprenti compte capturer son oiseau de proie en nature, il doit également envoyer une demande de permis de capture d’oiseau de proie.

Une fois le permis obtenu, il est recommandé que le mentor continue à encadrer son apprenti dans le processus d’acquisition d’un oiseau et durant sa première saison de chasse, au minimum.